Et si je te dis méduse …

Tu penses bien sûr, lecteur éduqué, renseigné et averti, à tel point d’ailleurs que ça double mon lectorat (vu qu’un lecteur averti …), tu penses donc à ces masses gélatineuses et parfois urticantes, magnifiques dans les aquarium de Monaco, mais bien moins sympathiques quand elles barbotent autour de toi dans les eaux bleues de la Mittelmeer, comme disent les teutons.

Et bien moi, vois-tu, lecteur que ta passion pour les petits caractères imprimés z‘et les pixels informatifs a sans doute rendu un peu myope, moi, vois-tu, après ces quelques semaines déjà passées dans le Péloponnèse, entourée de mythes, de ruines, de montagnes et de falaises abruptes, de plages de galets ou de sable fin, de colonnades et de portails doriques, quand j’entends méduse, je fais comme on faisait ici dans le temps : je me pétrifie.

Mais comme je suis sans aucun doute moins décoratif que les athlètes grecs, les guerriers spartes et les empereurs romains, paleologues ou byzantins qui peuplent les musées locaux, je ne m’éternise jamais bien longtemps dans cet état.

Ce qui n’est pas le cas de ces souches, restes de troncs de palmiers d’il y a quelques millions d’années, encore aujourd’hui médusés, accompagnés des coquillages qui leur léchaient les racines, façon de parler bien entendu, les coquillages actuels n’ayant jusqu’à nouvel avis pas de langue, mais d’un autre côté on était pas là, alors qu’en sait-on vraiment, hein, les Saint-Jacques d’alors avait peut-être la langue bien pendue et les lèvres en canard, rêve de toute influenceuse en mal de sponsor ?

Tu l’auras compris, lecteur, oui même pour les plus multiples d’entre vous, je parle là des plus avertis (puisque …), le Péloponnèse c’est quand même sacrément minéral.

À tel point qu’au lieu de construire des monastère avec des pierres venues de la montagne, ils s’épargnent le boulot amenant le monastère quasiment dans la montagne.

À tel point qu’au lieu de mettre leurs villages au bord des plages de sable fin, ils les planquent au bord de rochers improbables genre Gibraltar, mais ici c’est Monemvasia, une sorte de Mystras encore vivant et debout, pour ceux qui ont suivi les épisodes précédent.

(Copyright C.B)
Oui, les vénitiens sont aussi passés à Monemvasia

L’intérêt pour les pierres est tels d’ailleurs qu’une vue est déclarée belle lorsqu’elle les mets en valeur, comme ici :

(Copyright C.B)

Et ça doit être contagieux, puisque même dans notre petit groupe certains se sont mis en quatre pour approcher au plus près la minéralité :

D’ailleurs, quand on parle de minet râle, ils sont jamais bien loin, surtout lorsque le plat de poisson grillé, calamar frit ou viande en sauce est arrivé :

« Bien bien », te dis-tu, lecteur que ce dernier calembour a laissé perplexe, si si je le sens. « Mais dans tout ce minéral, survit-il une faune autre que féline et affamée ? »

Alors oui, en tout cas pour l’alternative au félin, pour l’affamée je peux pas dire, le spécimen ci-dessous, bien que faisant dans les 8-10 centimètres, me semblait pas trop souffrir d’un excès d’embonpoint. Ça aurait d’ailleurs sérieusement nuit à son camouflage …

D’ailleurs, et pour alterner avec les Trésors Nationaux miaulants sous ta chaise, il y a aussi le picoreur fana d’apéro au langage corporel sans équivoque :

« Hé, frangin, t’as pas une cahouète pour me dépanner ? »

Bon, sur ce, et pour revenir à la Grande Bleue, ses couleurs ici n’ont pas fini de nous étonner, et on va garder soigneusement nos filtres photographique dans leurs cellophanes, ils sont ici totalement inutiles et superflus.

Sauf évidemment à vouloir faire des effets genre « Seigneurs des Anneaux » :

Mais vous me connaissez, je ferais jamais ça, hein ?

Allez, il est l’heure, cher lecteur, de ta tisane du soir, prend soin de toi, pas que j’en perde en route, vu que vous n’êtes pas des masses, non, je parle pas au propre, c’est au figuré là.

Voilà, allez, te brûle pas, l’infusion est peut être encore un peu chaude, et surtout, stay tuned.

Response

  1. florenceschwed Avatar

    Ô toi rédacteur, que je félicite pour sa science, ses recherches, ses commentaires éclairés et combien spirituels, sa rédaction si délicieuse, ses photos colorées et bien cadrées, je me permets de te signaler que, s’il compte simple ou double (selon qu’il est avisé…), ton “cher lecteur” doit en fait souvent être une “chère lectrice”, ne l’oublie pas (même si perso, je lutte parfois contre la lourdeur des doublets et ne goûte pas toujours l’écriture inclusive).

    Bref, tout ça (les photos, essentiellement) me rappelle quelques bons souvenirs. Merci d’être sur place à ma place :).

    Signé: une fidèle lectrice, l’une des rares de ton lectorat (?) à faire encore partie des masses laborieuses.

    Bonne suite de séjour!

    Like

Leave a reply to florenceschwed Cancel reply