Renaissances

Alors là vous vous dites, « c’est le pompon, ils sont vraiment en train de se la jouer grave, on a compris, deuxième vie, mais voui mais voui, commencez à nous les briser menu, les Jeanneret“.

Enfin pour ceux qui en ont. Des trucs à briser menu. Ce qui d’ailleurs n’est pas qu’une question de genre. Mais ceci est un autre débat.

Donc, Renaissances, au pluriel, et en titre.

Ben non, loin de nous l’idée de vous parler de comment que c’est chouette de partir six semaines, comment qu’on a pas vu le temps passer, comment que les dimanches soirs sont sereins, pour autant qu’on les remarque, non, rien de tout cela.

On voulait vous parler, et vous l’illustrer d’ailleurs, vu qu’on lésine pas sur les médias, des Renaissances comme époque, style, courant culturel européen. « Alors pourquoi le pluriel, gentils béotiens que vous êtes ? », nous apostropheriez-vous ? Et bien parce que la Renaissance espagnole, bien que très influencée par celle des voisins italiens, a quand même son petit je sais quoi de bien ibérique, de même que le cochon piémontais a un goût bien différent de son cousin andalou.

On a pu en avoir la démonstration en visitant deux petites villes andalouses, bien reconstruites au XVème par des seigneurs amoureux de l’Italie, et distantes d’une petite dizaine de kilomètres l’une de l’autre, dans la province de Jaen, nous voulons vous parler d’Ubeda et de Baeza.

Enfin quand je dis vous parler, vous êtes grands, vous avez Wikipédia, on va pas non plus vous mâcher tout le travail, donc on va surtout vous l’illustrer et vous recommander chaudement d’y mettre les pieds, si vous passez par là.

Voilà voilà, nous on commence gentiment la remontada, pas pressé de regagner les plaines enneigées de la confédération helvétique, mais bon, toute excellente chose a une fin, et on va quand même être content de pouvoir vivre chez nous notre deuxième printemps. Et non, je ne parle toujours pas d’un niveau personnel, quoique, je parle bien de saison.

Stay tuned …

D’abord en apéro les ruines monumentales de l’Igelsia de Santa Maria a Cazorla, où on a campé trois nuits. Église probablement jamais complètement achevée et ravagée par un torrent d’eau et de boue lors d’une tempête dans la deuxième moitié du 17eme siècle.
Oui, même là, ils sont partout …
Pas de gothique flamboyant
Si ça vous rappelle quelques chose, c’est voulu.
Le palais du seigneur local, qui avait pour ambition de redessiner tout Ubeda selon un plan Renaissance. C’est d’ailleurs quasi tout le même architecte qui s’y est collé, sauf pour les édifices religieux. Là, c’est chasse gardée.
Le même sous un autre angle.
Autre palais sur la même place, transformé en Parador Nacional vers la fin des années 1920. Le troisième Parador de cette organisation qui en compte plus de 150 actuellement.

La façade du Parador

Le seigneur pre-cité s’est fait construire une « petite » chapelle sépulture, terminée par sa chère épouse, de 40 ans plus jeune, heureusement, vu qu’elle a été finie plus de 20 ans après sa mort. La chapelle, pas l’épouse. Beaucoup d’inspirations romaines dans l’architecture, notamment empruntées au panthéon, mais là on est un peu largué, faut bien l’avouer.
Un retable reprenant le thème de la Transfiguration, moment émouvant où 3 apôtres (le Pierre, le Jean et le Jacques) s’aperçoivent de la nature divine du bonhomme (comme s’ils l’avaient pas remarqué avant …), accompagnés de Noé (toujours dans les bons coups) et Isahé (?). L’œuvre originale du 17ème est partie en miettes pendant la guerre civile espagnole, et un artiste contemporain la refaite selon des descriptions et le bon de commande originel, conservé dans les archives.
Prouesse architecturale dans la même église / chapelle : une porte en biseau, dont l’architecte s’était fait une spécialité. Paraît que c’est pas de la tarte à dessiner et concevoir. Les demoiselles encadrant la chose sont des Sybilles, typiques des œuvres de la renaissance.
La dite chapelle vue de l’extérieur.
Construit à l’extérieur d’Ubeda, pour des raisons liées aux pestes et autres maladies pas glop, l’hôpital toujours en style renaissance espagnole.
Baeza cette fois, avec un ajout Charles Quintesque sur la gauche.
Baeza, Plaza del Popolo
Les abattoirs en bas, les étals de boucher à l’étage.
Baeza toujours, la cathédrale vue depuis le cloître.
Des chapelles aux allures un peu suspectes dans les allées du cloîtres …
Baeza sous cloche …
Une des entrée de la cathédrale, oui, vous l’aurez remarqué, ils ont recyclé du matos de la mosquée qui était là avant.
Palacio à Baeza
Des superbes livres de chants sacrés, envie de les toucher, interdit bien sûr. Regardez les reliures qui ont traversé les siècles.
Au fond, la Sierra de Cazorla où on créchait, si on peut se permettre cette familiarité 🫣

Response

  1. florenceschwed Avatar

    Magnifique, on ne connaissait pas ces deux petites villes!

    Mais Córdoba puis Jaen, il faudra que je regarde une carte?

    Merci de nous avoir offert tant de belles images et appris tant de choses! Bonne remontée par petits bouts, d’ici votre arrivée, on devrait être sortis de l’ère glaciaire…

    Like

Leave a comment