Vous avez deviné, perspicace lecteur que vous êtes, que je vais vous parler de ce qui a fait et fait encore la gloire des civilisations grecque et romaine, et encore aujourd’hui la marque de fabrique des nouveaux riches aux goûts douteux : la colonne.
Malgré ici une prédisposition sismique peu favorable à l’empilement vertical de calcaire, molasse, marbre ou granit, je pense que LE business-to-be-in de 400 BC à 400 AD était la fabrication de colonnes. Ainsi bien sûr que le Service Après Vente, à savoir le réalignement périodique, l’entretien des cannelures et le changement de chapeau au fil des modes ou du pouvoir d’achat des propriétaires.
Alors, toi, dans ton fort intérieur, où devrais-je dire dans ton temple intérieur, es-tu dorique, ionique ou corinthien ? Tu ne t’étais sans doute jamais posé la question, car tu vis, bienheureux que tu es, à l’époque du béton précontraint, voire, pour les plus écolos d’entres nous, à la redécouverte du mur de torchis et de la structure en vrai bois d’arbre.
Rassure-toi, moi non plus, ce dilemme pré-industriel ne m’avait jamais taraudé jusqu’à la vue en taille réelle du catalogue Péloponnésien. Dont tu penses bien, lecteur avide d’illustrations en couleurs, que je vais te faire le plaisir, la joie et l’immense honneur de te le partager.
Commençons par le fin du fin, les colonnes sous cellophane du temple d’Apollon, dans les montagnes au dessus des chutes de Neda :



Du dorique donc, un temple magnifique mais emballé comme nous protégeons certains de nos glaciers, pour que les générations futures puissent en profiter.

Là, on voit bien que le contrat d’entretien n’a pas été bien exécuté, et que l’alignement ne joue plus tout à fait, sans doute une faillite d’entreprise entre 400 AD et 100 BdT (Before dumb Trump).
Bien, passons maintenant à la pièce de résistance, le catalogue en plein air de Messene:





Comme vous le voyez, il y avait du stock, mais le corinthien était plus difficile à trouver.


Vous le trouviez chez le grossiste d’Olympia, qui ne fournissait apparement que les chapeaux, voire les pieds, laissant le client trouver un fournisseur pour le tronc, ou alors construire plutôt bas de plafond.
Pour finir, et en bonus, quelques rares documents glanés par les archéologues locaux et ayant échappés aux Lords Creuseurs du fin du 19ème (donc restés sur place) :





Voilà, pour passer commande, au cas vous feriez partie de la catégorie citée en entête, soit vous vous adressez aux entreprises Trump inc. à Mar a Lago, soit vous faites un saut dans le temps d’environ 2’000 ans en arrière. Dans les deux cas, il s’agira sans doute d’un aller sans retour.
Voilà, le futur a de l’avenir, stay tuned

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