Des gorges, des moines, des chèvres, des moutons et des routes de montagne

Vous secouez le tout, une rasade de soleil voilé par le sable du Sahara, et vous obtenez le cocktail peloponnesque des deux derniers jours.

Mais reprenons : au début étaient les gorges du Lousios. Étroites, à pic, impénétrables à cause d’une végétation dense de type maquis humide, si si ça existe, alors du coup : ne serait-ce pas là le terrain idéal pour aller y planquer des moines, dans des monastères plus austères les uns que les autres, sauf évidemment pour leurs ornements religieux qui en jettent, faut pas déconner avec le boss non-plus.

Début des gorges du Lousios
Monastère de Prodromou
Dans son jus d’origine à droite, “modernisé” à gauche
Ça nous rappelait un peu le Laddak, où ils aimaient bien aussi jouer à moine perché

Pas d’image de l’intérieur, car tout appareil destiné à immortaliser la lumière y est interdit, et je pense qu’il est sain de respecter leurs voeux, vu qu’ ils en ont sans doute eux aussi à respecter …

Mais continuons notre descente dans les gorges pour traverser la rivière et remonter en direction du prochain monastère, évidemment en haut, tout en haut, j’exagère à peine, et de l’autre côté …

La remontée donc …

Sol inégal, parfois des escaliers sans fin, et qui descendent quand on devrait monter, annonçant ainsi une montée encore plus dantesque au prochain tournant …

Bon, vous l’aurez compris, j’ai souffert ! Il faisait lourd, chaque millimètre carré de ma peau avait décidé de se muer en SPA, et mes genous flanchaient gentiment.

Mais arrivé au monastère des Philosophes, la récompense : on peut faire des photos 😅

Remarquez les yeux “crevés” des saints … pas d’explications …
Pèlerine en plein séchage, au frais
L’église du monastère n’est pas bien grande, froide et humide, mais bon, à la base c’est des grottes, alors …

Le plus drôle, dans tout ca, c’est que maintenant on fait le chemin inverse, pour retourner à Mazette … alors pour se donner un peu de courage, rien de mieux que quelques images des plus gros flemmards de la création, il y en a plein les monastère et les restaurants … tiens tiens, comme par hasard …

À ceux que ça intéresserait, le retour à la pension (pas de camping dans l’intérieur, sauf près des sites ultra-touristiques) fut calme et la douche divine. Le repas qui s’en suivit fut revigorant et roboratif. On y a notamment découvert des “herbes de montagne sautées”, genre épinard en plus texturé, fort bon ma foi.

Après une bonne nuit de sommeil, réveil au son du Muezzin, ou équivalent, mais tres nord-africain. Écoutez plutôt :

Les plus observateurs d’entre vous, si si, il y en a, j’y crois encore, auront observé que nous ne sommes plus au lit, mais en train de petit-déjeuner. Bien vu. Mais l’explication est simple : ce DJ livreur de légumes fait toute la vallée et la montée du village, en s’arrêtant tous les 100 mètres pour servir ses clients. Donc on l’a entendue dès le réveil, sa gentille zizique, et c’était le p’tit-dèj quand il a eu la bonté d’arrêter son camion devant nous, mais aussi son mégaphone, heureusement.

Après cette interlude moyen-oriental, visite d’un chouette village de montagne à la longue histoire, et d’un musée consacré à l’utilisation de la force de l’eau, avant la révolution industrielle. En gros les différents types de moulins. Chouette musée en tout cas, en plein air.

Le plus haut immeuble en pierre sèche de tout le Péloponnèse : 5 étages. Rois et autres VIP y auraient dormi ces derniers siècles …
Dimitsana, c’est le nom de ce village
Musée en plein air des moulins à eau de toutes sortes
Magnifique pont en pierre sur la Lousios

“Mais chroniqueur à l’haleine ouzotée et au foie tsiruposé, tu titrais chèvres, moutons et routes de montagne. Alors alors ?!”

Et bien tout d’abord, te dire cher lecteur que les routes de montagne d’ici ne sont somme toute guère différentes de celle de là-bas, si ce n’est les fleurs de genêts onniprésentes, formant une allée jaune et odorante. Sinon, ben des virages, des fois en épingle, la montagne d’un côté et le précipice de l’autre, rien de bien surprenant pour un Helvète, quoi.

Si ce n’est la faune qu’on y croise au détour d’un virage, au débotté, sans prévenir. Enfin, sans prévenir … faut nuancer. Quand on les rattrape, il y a sur la route des signes odorants qui ne trompent pas, le Pampers à ovins, respectivement caprins, n’étant encore que fort peu usité de nos jours.

Et quand on les rencontre de front, mieux vaut avoir la pédale de frein sous la main, enfin sous le pied, enfin je m’entends, non, pas par là, par là on entend pas grand chose.

Et puis il y a plus surprenant, moins rapide et plus discret, mais plus exotique pour l’Helvète précité.

Bon ben voilà, nous on y va, on vous laisse reprendre votre vie, et comme d’hab, stay tuned, yassas 🙋🏼‍♂️

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