Avez-vous visionné les quelques scènes de la procession de jeudi saint à Grenade du post précédent? La symbolique des personnages du cortège vous échappe ? En voici le décryptage:

Nazarenos: Il s’agit des pénitents qui défilent en accompagnant le « paso » (autel portable richement décoré et LOURD, sur lequel trône la figure du Christ ou de la Vierge). Les Nazarenos sont reconnaissables à leurs tuniques noires (exprimant le deuil) ou rouges (représentant le sang du Christ flagellé et crucifié) qui recouvrent leur corps de la tête aux pieds et qui sont dotés d’un capuchon en forme de cône, la « capuz  ou le « capirote ». Les nazaréens portent un bâton, une croix en bois de la taille d’un homme ou un cierge. La tunique de ces pénitents, d’apparence hostile et faisant penser à la panoplie du KKK, n’est rien de moins qu’un reliquat de la « Sainte Inquisition »! C’est apaisant, non?

Remarque de la rédaction: les idées éclairées sur l’égalité des sexes faisant également leur chemin en Espagne (encore que cela vaudrait un post à part), nous avons aperçu aussi des pénitentes…

Costaleros ou Portadores: comme le nom l’indique, il s’agit des porteurs de « pasos ». A la sueur de leur front mais entièrement dissimulés sous le paso, cette trentaine d’hommes se relayent inlassablement pendant les heures que dure la procession, d’abord pour faire sortir en position agenouillée le paso du porche de l’église paroissiale, puis pour transporter la figure sainte à travers les rues. Sachant qu’un paso peut atteindre les 1300 kilos, le poids supporté par un seul costalero est du pain béni pour les chiropraticiens!

Manolas: Que serait l’église catholique sans les femmes? Dans les processions de la semaine sainte, on leur accorde le droit enviable d’être en deuil et de pleurer la mort du Christ, yesss! Toutes de noir vêtues, les « manolas » sont affublées de la traditionnelle mantille noire et du rosaire. Rien que de penser à ce qu’elles endurent, ces pauvres femmes, à marcher des heures en escarpins sur des pavés me fait pleurer.

Olé!